Réfléchir

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Et si on passait à la semaine de 4 jours ?

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Réalisée auprès de 13 000 salariés à travers le monde, l’étude Anatomy of Work Index 2021 relève que le temps « perdu » au travail équivaut à environ un jour par semaine. De là à envisager la semaine de 4 jours, il n’y a qu’un pas !   

 

Le concept est on ne peut plus simple : il s’agit de laisser derrière nous le modèle de travail classique pour ne travailler plus que 4 jours par semaine. La promesse d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle… mais pas seulement.   

Avant d’analyser les opportunités de ce modèle, intéressons-nous d’abord à sa construction. Concrètement, il existe trois pistes d’interprétation possibles :   

  • Une baisse du nombre hebdomadaire d’heures de travail, avec une rémunération inchangée. En d’autres termes : comme avant, mais un jour en moins !  
  • Le maintien des heures hebdomadaires travaillées, avec une rémunération toujours inchangée. Ce système, qui vise à allonger la durée de travail quotidienne pour compenser la perte d’une journée, évite à certains secteurs de voir leur activité diminuer.  
  • Une baisse du nombre d’heures hebdomadaires… Et une baisse de salaire équivalente. Curieusement, les entreprises à travers le monde l’ayant considéré ne sont pas légion. L’idée du concept n’est évidemment pas là !  

 

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La semaine de 4 jours : un modèle testé et approuvé  

Évidemment, dans les faits, ce modèle ne peut être appliqué à toutes les industries. Son déploiement s’avère par ailleurs contraignant, puisqu’il nécessite de repenser toute l’organisation de l’entreprise et ses méthodes de travail pour parvenir à des résultats concrets.  

S’il n’est pas adapté à tous, il présente néanmoins une piste intéressante pour répondre à des défis sociétaux, environnementaux et économiques auxquels nous sommes confrontés. Et certains l’ont bien compris : ce modèle a déjà été massivement adopté en Islande et aux Pays-Bas, et est en test au Royaume-Uni, en Belgique et Espagne – sans compter les initiatives isolées d’entreprises en Argentine, en France, en Australie ou encore au Japon.  

Vous avez envie d’essayer ? Nous aussi !  

Les atouts de ce modèle de travail  

 

Andrew Barnes est le cofondateur de 4 Day Week Global. Cette communauté à but non lucratif vise à fournir une plateforme d’échange aux entreprises intéressées par ce modèle et par l’avenir du travail, et accompagne actuellement un projet pilote de grande envergure mené au Royaume-Uni. Il affirme : « Ce n’est pas qu’une question de jour  off supplémentaire : c’est une réponse efficace en matière de productivité, de service client, d’objectifs professionnels et de business, à titre individuel comme collectif ».   

 

En effet, parmi les atouts de la semaine de 4 jours, on relève notamment :   

 

Atout #1 : Le bien-être des salariés  

 

Un jour  off supplémentaire, c’est un jour de plus pour penser à soi. Temps familial, gestion du quotidien, loisirs, sports, visites médicales et organisation administrative… À chacun d’occuper ce temps libre comme il l’entend pour un meilleur équilibre de vie. Son bénéfice indirect ?   

 

Le bien-être des salariés au travail. Car avoir plus de temps pour s’occuper de soi, c’est prendre soin de sa santé mentale et physique et appréhender sa semaine de travail sous un jour nouveau.   

 

Atout #2 :  Moins d’absentéisme  

 

Les entreprises ayant testé ce modèle relèveraient moins d’arrêts maladie parmi leurs salariés. Dans notre pays où le «  sick leave » est presque une religion, cet argument a de quoi intéresser les entreprises.   

 

En effet, en donnant la possibilité de prendre plus de temps pour soi, la semaine de 4 jours permettrait non seulement de prévenir des maladies grâce au repos, mais aussi de mieux se ressourcer pour diminuer son stress – baissant par conséquent la fréquence des arrêts maladie.   

 

Atout #3 :  Une organisation du temps de travail repensée  

 

Qui dit travailler un jour en moins, dit penser autrement sa semaine ! Pour effectuer en 4 jours ce que l’on faisait jusqu’ici en 5 (la condition  sine qua non de ce concept étant, évidemment, de maintenir la croissance de l’entreprise), la priorisation des tâches est essentielle.   

 

Plutôt qu’une course contre la montre, cette approche a de positif qu’elle incite à éliminer le futile pour se consacrer à l’essentiel. Par exemple, écourter les réunions et les rendre moins récurrentes, ou encore s’octroyer des temps définis chaque jour pour répondre à ses emails. En ce sens, les principes du  «  deep work » sont une vraie mine d’informations… et de remise en question utile !   

 

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 Atout #4 :  L’augmentation de la productivité   

Les différentes études et expériences réalisées à travers le monde sur le sujet ont démontré le renforcement de la productivité et de la performance des salariés. Le simple fait de devoir réaliser nos tâches habituelles en 4 jours plutôt que 5 améliorerait notre concentration.   
 

Et pour cause : avec une semaine écourtée et la récompense d’un week-end prolongé à la clé, on a moins de temps pour se laisser distraire par des bavardages entre collègues ou pour effectuer des tâches secondaires – voire hors de notre scope réel de missions. La concentration individuelle, l’organisation du rythme de travail et la productivité sont donc le trio gagnant d’un tel changement !  

 

Atout #5 :  La diminution de notre impact énergétique  
 

Un jour de moins passé au bureau, c’est aussi des trajets en voiture évités et un ensemble de dépenses énergétiques en moins, de la climatisation à la lumière dans les locaux. De là à dire que la semaine de 4 jours est écologique, n’exagérons pas. Mais elle permet certainement aux entreprises de diminuer leur consommation d’énergie , et ça, ça n’est jamais de trop !   

 

C’est certain : transitionner vers la semaine de 4 jours est un processus long et complexe. Il exige en premier lieu une observation approfondie des méthodes de travail et des dynamiques entre les collaborateurs de l’entreprise pour aller vers le progrès. En d’autres mots, mieux gérer la charge et le rythme de travail des équipes est une priorité avant d’envisager de réduire le nombre de jours de travail !   

 

Au-delà de sa promesse attrayante, c’est donc à une véritable remise en question qu’invite ce concept, pour concilier productivité et bien-être des salariés.    
 

@Aparte_Mag