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[Carnet de voyage] Madagascar vue par Jean-Patrick Mamet - partie 2

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Partie 2

Jean-Patrick Mamet conjugue son amour de la photographie à sa passion des voyages pour réaliser des croquis curieux et émouvants de ses expéditions. En mots et en images, il nous livre ses impressions sur son dernier périple à travers Madagascar…  

Paysage mystique de l'Isalo

« Notre arrivée tardive dans l'Isalo nous a réservé de nombreuses surprises, dont une pluie rare et des nuages caressant tendrement les canyons et les plaines autour de notre hôtel. Le lendemain, nous avons entrepris une randonnée de neuf heures qui nous a conduits au milieu de nulle part. Nous avons campé au-dessus d'un canyon géant, dans un endroit hors du temps, hors de ce monde. »

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Ambositra, instant de vie

« Je crois que cette photo a été prise à Ambositra. Nous avions décidé de parcourir la ville à pied. Notre guide semblait d'accord pour que nous prenions notre temps à nous immerger dans l'effervescence du matin, le début d'une journée qui prenait son envol. Cette photo a été capturée à un coin de rue, où une dame sortait de chez elle avec un seau pour chercher de l'eau. La lumière et les jeux d'ombres m'ont immédiatement attiré, et j'ai saisi en une fraction de seconde son passage entre les bâtiments, révélant ainsi son chapeau typique. »

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À la recherche de pierres précieuses

« À la sortie du village des Saphirs, quittant l'Isalo en direction de Tulear, très tôt le matin, les rivières environnantes étaient envahies par une foule à la recherche de saphirs. Nous nous sommes arrêtés brièvement car une route de huit heures nous attendait. Nous avons descendu la route en direction de la rivière pour observer cet homme au travail. Comme à leur habitude, les enfants étaient partout, toujours curieux de ce qui se passait. Nous ne sommes pas restés longtemps, car l'atmosphère était étrange, et notre présence attirait trop de regards. On aurait pu croire que nous étions les pierres précieuses de la matinée, que la véritable récompense était peut-être dans nos poches. Malgré tout, c'était une expérience fascinante au bord de la rivière, à voir tous ces gens, tôt le matin, creuser le sable des profondeurs de la rivière. »

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 Le vendeur de ballerines de seconde-main

« Toujours à Ambositra. Ce marchand de chaussures venait tout juste d'ouvrir ses portes. L'agencement des ballerines poussiéreuses a captivé mon attention. Il y avait quelque chose d'artistique dans ces étagères, quelque chose d'ordonné au milieu du chaos quotidien des rues. Après m'avoir adressé un sourire lorsque je lui ai montré mon appareil photo pour lui signifier mon intention de le photographier, j'ai pris sa désinvolture et son sourire comme une forme d'approbation, une permission tacite de m'immiscer dans son univers. Sur la photo, il continue à sourire tout en balayant. »

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Deux garçons sur les dunes

« De retour d'Ambatomilo en direction de Tulear, quelque part sur la côte, on nous avait parlé de dunes blanches se jetant dans la mer. Un spectacle véritablement extraordinaire. Jamais nous n'avions vu de dunes de poudre aussi immaculée. Si la chaleur n'était pas aussi intense, on aurait pu croire à de la neige. Par chance, nous nous sommes arrêtés au bon endroit. Les enfants, comme à leur habitude, nous avaient repérés depuis bien longtemps. Ils venaient d'un village de pêcheurs de l'autre côté des dunes, au bord de l’eau. Ces deux garçons se dirigeaient vers nous pour contempler ce contraste inhabituel de blanc sur blanc. Mon moment à moi a été de capturer le véritable contraste dans une composition artistique simple. »

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Dernière aventure dans le sud

« Avant notre retour à Tana, nous avons fait une halte non loin de Tulear pour prendre notre vol de retour. Nous avons saisi l'opportunité de notre dernière journée dans le sud pour descendre jusqu'à St. Augustin, et ainsi remonter la rivière Onilahy en pirogue. Nous avions engagé un guide qui avait organisé cette aventure avec deux de ses amis locaux pour nous emmener jusqu'à un endroit d'une limpidité cristalline où nous pourrions nous baigner. Nous étions seuls au monde. En chemin, nous avons croisé un unique pêcheur qui tentait de capturer des anguilles le long des rives de cette terre fluviale. »

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La forêt de baobabs rouge vif

« Sur notre chemin de retour, non loin de la baie des Assassins, se dissimulait une forêt de baobabs d'un rouge éclatant. Bien que l'accès fût difficile, nous avons tenté notre chance. Craignant de nous embourber, nous avons finalement continué à pied. Une fois de plus, le dépaysement était garanti. Nous étions seuls au monde.  Cette photo a été prise avant que nous ne prenions la décision de rejoindre ces arbres à pied. Ces baobabs se dressaient là, au milieu de nulle part, solitaires. Marine a même décidé de grimper sur l'un d'eux. Nous avons une vidéo prise depuis un drone. »

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La concasseuse

« Nous sommes à Fianarantsoa, dans la vieille ville. Une ville magnifique, une citadelle dressée au-dessus de rizières à perte de vue. Je me suis arrêté devant cette dame qui était en train de concasser du poivre noir. J'appréciais son sourire radieux et cette bouche généreuse, aux dents éclatantes de blancheur. Nous étions sur le trottoir, et elle m'a donné son accord pour un portrait. Les passants, probablement des connaissances à elle, la taquinaient, ou peut-être se foutaient de moi, en malgache, ce qui la faisait éclater de rire et révéler l'éclat de toute sa dentition. Clic, un portrait de dents. »

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