Partie 1
Jean-Patrick Mamet conjugue son amour de la photographie à sa passion des voyages pour réaliser des croquis curieux et émouvants de ses expéditions. En mots et en images, il nous livre ses impressions sur son dernier périple à travers Madagascar…
Deux jeunes filles sur les rails du train
« Un instantané capturé à Sahambavy lors du jour de Pâques, une célébration nationale grandiose. Les deux jeunes filles, sans doute en attente de leurs familles, se tenaient là en cette fin d'après-midi. Après une fête joyeusement arrosée au bord du lac de Sahambavy, les habitants des villages environnants regagnaient leur domicile à pied, en suivant les rails de chemin de fer. »
Une dame devant sa modeste maison
« C'était comme une douce effervescence qui régnait dans ce petit village. Après une randonnée épuisante de deux heures depuis Fianarantsoa, à la découverte des habitants de ces villages du “grenier des Betsileo”, nous avons fait une halte bienvenue chez l'un d'entre eux pour déjeuner. La dame en question est la voisine de nos hôtes, et elle est sortie de sa demeure pour nous saluer, cherchant à comprendre l'enthousiasme qui animait les enfants du village. »
Des hommes qui rient
« Cette scène capturée en image se déroule lors du marché aux zébus d'Ambavalao, un événement hebdomadaire qui rythme la vie de la région. Les habitants des villes et villages environnants parcourent parfois des heures, voire des jours, pour arriver à temps au marché. Celui-ci se tient en plein air, perché sur une colline à Ambavalao. Sous le soleil brûlant, des milliers de zébus sont entassés, et les fermiers ou propriétaires de ces précieuses bêtes vaquent à leurs affaires toute la journée avant de rentrer chez eux. C'est un spectacle véritablement captivant. Cette photo a été prise sous le seul kiosque de la colline aux zébus, où tous cherchent refuge à l'ombre après avoir conclu leurs transactions. »
L'homme qui navigue sa pirogue
« Il ne devait pas être plus de 6 heures du matin lorsque nous avons fait halte dans un village de pêcheurs en cours de route. Notre chauffeur cherchait des cigarettes, nos guides espéraient trouver de l'alcool bon marché, de celui qui vous déchausse les dents, surtout à cette heure matinale. Pour ma part, je n'avais ni l'intention de fumer ni envie de consulter un dentiste à mon retour. Je me suis discrètement éclipsé derrière une barrière pour explorer le village, et surtout pour contempler la mer où quelques courageux marins revenaient déjà après avoir vérifié leurs lignes ou leurs casiers. Sur cette photo, un pêcheur au paguet rentre au port, suivant la ligne de flottaison d'un immense filet de pêche. »
Le navigateur à voile
« Ce marin fait équipe avec le capitaine de la photo précédente. Ils sont venus nous chercher depuis un village situé à deux heures de voile de la baie des Assassins. Le vent ne leur était pas favorable ce jour-là, et malgré cela, ils ont pris la décision de quitter leur village à deux heures du matin pour n'atteindre la baie qu'à 11h30. Une journée extrêmement longue pour eux. Heureusement pour nous, notre retour s'est effectué en seulement deux heures. Ces marins étaient de véritables experts, maniant leur embarcation avec d'anciens morceaux de cordes soigneusement noués et des bouts de tissu rapiécés utilisés comme voiles. »
Enfants aux cerfs-volants
« Toujours à Ambavalao. Le jour d’avant le marché aux zébus, la colline se remplit d'enfants l'après-midi. Ce jour-là, le vent soufflait. Les conditions étaient idéales pour faire virevolter les cerfs-volants, fabriqués avec soin et rafistolés à la colle de farine qui habille le ciel orangé du crépuscule. Un spectacle d'une grande richesse en couleurs, profondément malgache, avec tous ces enfants qui, plein d'enthousiasme, souhaitaient que nous, les "vazahas," les prenions en photo. »
Mikea et son feu
« Dans un lieu perdu, une terre sans nom que l'on ne pourrait situer sur aucune carte, nous avons été emmenés à la rencontre des Mikea, l'un des derniers peuples des forêts malgaches. La chance nous a souri, car les employés de chez Pierrot le Suisse connaissait le chemin pour y parvenir. Après avoir traversé des endroits inconnus, emprunté d'innombrables sentiers bordés de majestueux baobabs, nous sommes finalement arrivés au village des Mikeas, juste avant leur départ pour une journée de chasse et de cueillette. Sur cette photo, nous voyons l'un des anciens du village, qui allume un feu sous les regards attentifs des enfants qui l'entourent. »
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